La cave aux poupées de Magali Collet

MAGALI COLLET

La cave aux poupées

EDITIONS Taurnada - PARU EN - 119 PAGES

Manon n'est pas une fille comme les autres, ça, elle le sait depuis son plus jeune âge. En effet, une fille normale ne passe pas ses journées à regarder la vraie vie à la télé. Une fille normale ne compte pas les jours qui la séparent de la prochaine raclée monumentale… Mais, par-dessus tout, une fille normale n'aide pas son père à garder une adolescente prisonnière dans la cave de la maison.

Ma chronique :

Ecrire cette chronique est assez difficile pour moi car cette lecture m’a complètement chamboulé. Je suis une grande adepte de thriller, la tonne d’hémoglobine de certains ouvrages ne m’a jamais fait peur, les viscères et les hurlements non plus. Mais cette fois-ci, il s’agit d’un sujet délicat qui me révolte : la pédophilie. C’est un parti pris de l’autrice de mettre en scène un père vivant avec sa fille, au milieu des bois, loin de toute civilisation mais surtout, tous les deux tortionnaires de jeunes adolescentes d’à peine 12 à 17 ans… Manon a toujours vécu en s’occupant des prisonnières de son père, qu’elle craint plus que tout. Elle vit dans cette anormalité sans se rendre compte de l’atrocité de ses gestes. Les filles sont violées, Manon aussi, parfois elles tombent enceintes et se voient retirer l’enfant car inutile aux fins du père. Le récit se déroule dans ce huis clos qu’est la maison familiale, avec Manon, son père et une jeune prisonnière… Je ne peux me permettre de dire si ce roman était bon ou non étant donné son sujet très sensible. L’écriture de Magali Collet est certes très bonne, la dynamique de l’ouvrage aussi, il se lit très vite du fait de cette urgence de sauver la détenue et de l’attachement vis-à-vis d’elle pour connaître son sort. Les protagonistes sont très bien construits, on les suit dans leur folie, démence ou détresse, on a peur, on transpire, on tremble ! Je ne peux que terminer cette chronique en vous avertissant de son sujet qui est clairement pour des lecteurs adultes et avertis, vous devez savoir dans quoi vous vous embarquez mais l’autrice est bien sûr à continuer à suivre car son talent n’est plus à prouver. Entrez dans cette cave maudite uniquement en pleine conscience !