Falalalala d'Emilie Chazerand

Coup de ♥

EMILIE CHAZERAND

Falalalala

EDITIONS Sarbacane (Exprim') - PARU EN 2019 - 512 PAGES

Un véritable tonneau rempli d’histoires folles, belles, humaines, hilarantes, bouleversantes, peuplées de gens normalement bizarres et bizarrement normaux. Chez les Tannenbaum, on est petit. Trois générations d’achondroplases, soit sept naines, gèrent ensemble Tannenland, le paradis réduit des êtres miniatures. Deuxième curiosité alsacienne après la cathédrale de Strasbourg, experte en Bredele et productrice des meilleurs shows de Noël de la région, cette famille n’a rien d’ordinaire. Sauf peut-être Richard, 19 ans, le seul garçon de la tribu. Le seul grand, aussi. L’exception à la règle, la mouche dans le lait. Tout aurait pu néanmoins rester ainsi, si… Si le coeur de Lulu Tannenbaum, 16 ans, ne s’était pas déglingué ! Si la Syrie n’était pas en guerre. Et si Hervé Vilard était juste un chanteur.

Ma chronique :

Quelle histoire ! Voilà les deux seuls mots que j’arrive à écrire depuis que je planche sur mon avis falalalesque et coup de coeuresque. Reprenons depuis le début : Richard Tannenbaum vit avec sa famille en Alsace. Ou plutôt entourée de sa famille qui est composée de sept naines de trois générations et pourtant il n’a rien de Blanche-Neige... Il est plutôt le vilain petit canard de cette fratrie (soeurie ?) d’achondroplastes. Il se sent à l’étroit dans cette maison surtout depuis que sa chère et tendre cousine Ludovika a une défaillance à son cœur si grand soit-il et qu’elle a décidé de vivre comme si chaque jour était son dernier. Il va s’ensuivre un Noël inoubliable pour cette curiosité alsacienne qui offre spectacle et Bredele à chaque touriste venu leur rendre visite au sein de Tannenland. La cannelle sur le biscuit de cette histoire originale et loufoque, est l’écriture hilarante, grinçante, touchante, BREF l’écriture d’Emilie Chazerand qui nous fait passer par une palette d’émotions toutes plus inattendues les unes que les autres en nous menant par le bout du nez. J’ai ri, souri, sangloté, râlé, en parcourant ces pages qui sont déjà pourtant nombreuses mais jamais assez pour rester auprès de Fritzi, Bettina, Zella, Katinka, Ludovika, Leni et Herta. Elles rient, pleurent, s’engueulent en alsacien, elles vivent à 100% et de façon très expressive avec leurs sales caractères pour le plus grand plaisir du lecteur et moins pour les oreilles des autres protagonistes. Quand on pense avoir touché le fond, appris la plus grande nouvelle de ce roman, les Tannenbaum nous prouve qu’il est possible de creuser plus loin encore et toujours sans jamais devenir dingue (enfin, chacun son point de vue) tant que l’on est soudé et bien entouré. Il soulève plusieurs thèmes tabous de la société actuelle, notamment (et vous vous en doutez) celui du handicap et dans ce cas-ci, l’insertion du nanisme dans un monde beaucoup trop grand mais également bien d’autres qui parsèment l’ouvrage comme l’immigration, le racisme, l’amour, la tolérance, ... Cette histoire ne mérite d’une seule et unique chose : être lue, relue et rerelue. Car elle vous rendra le sourire si vous l’avez égaré, elle vous donnera envie de vous mettre aux fourneaux pour cuisiner de supers petits biscuits de Noël qui réchauffe les cœurs et elle vous mettra des chansons de Noël pleins de clochettes et de joyeusetés dans la tête. Comment résister ? Ne luttez plus, ce roman EST celui qu’il vous faut, car les fêtes ne sont pas si loin, pourquoi pas faire perdurer la magie encore un peu ?