Je m'appelle Leon de Kit de Waal

KIT DE WAAL

Je m'appelle Leon

EDITIONS Kero - PARU EN 2016 - 348 PAGES

Leon, 9 ans, est un garçon courageux. Quand un jour sa mère n’arrive plus à se lever le matin, il s’occupe de son demi-frère Jake. Quand l’assistante sociale emmène les deux garçons chez Maureen au gros ventre et aux bras de boxeur, c’est lui qui sait de quoi le bébé a besoin. Mais quand on lui enlève son frère et qu’on lui dit que chez ses nouveaux parents il n’y a pas de place pour un grand garçon à la peau sombre, c’en est trop. Heureusement Leon rencontre Tufty, qui est grand et fort, qui fait du vélo comme lui et qui, dans son jardin, lui apprend comment prendre soin d’une petite plante fragile. Mais Leon n’oublie pas sa promesse de retrouver Jake et de réunir les siens comme avant. Le jour où il entend une conversation qui ne lui était pas destinée, il décide de passer à l’action…

Ma chronique :

Je voudrai tout d'abord remercier l'équipe de Priceminister pour ma sélection lors des ces Matchs de la rentrée littéraire ! Ensuite, j'avais énormément hâte de découvrir ce roman qui dès la vue de la couverture et la lecture des premières phrases du résumé, m'a tapé dans l’œil. Maintenant que j'en ai lu la dernière ligne, je dois avouer que je suis tombée entièrement sous le charme de Leon et sa vie qui n'en finit pas de lui en faire voir de toutes les couleurs. Il est âgé de 8 ans lorsque sa maman met au monde son petit frère Jake qui charme tout de suite notre jeune héro qui décide d'en prendre soin comme la prunelle de ses yeux. Mais hélas, Carol, censée s'occuper de ces deux petits garçons, se révèle incapable de se gérer elle-même alors ne parlons pas de ces deux fils... De fil en aiguille, Leon va être dépassé par les événements, ne sachant pas tout gérer du haut de ses 8 ans et demande de l'aide à la voisine qui va précipiter cette petite famille au milieu des services sociaux et de l'aide à l'enfance... Qui aurait cru que les assistants sociaux seraient si cruels en séparant nos deux frères inséparables? Et simplement parce que Jake est blanc et Leon, noir. De là s'ensuit un récit fait de douleur et de souffrance tue par ce jeune bonhomme qui subit sa vie plus qu'il ne la vit réellement. Comment peut-on rester insensible face à ce petit homme qui essaie d'être courageux, d'être mature pour comprendre la complexité de sa nouvelle vie, comment ne pas souffrir avec lui lors de ses longues nuits où il ne trouve pas le sommeil et espère juste retrouver sa maman qu'il adore mais qu'en tant que lecteur, on déteste tout simplement? Ce récit dépeint une réalité trop peu abordé, en plus de la ségrégation des noirs dans les années 80, à travers des rencontres que Leon fait, que ce soit Tufty, M. Devlin dans leurs carrés de potager, ou encore Maureen et Sylvia qui font tout ce qu'elles peuvent pour leur protégé. Ce récit m'a donné mal au ventre, au cœur, a fait monter un torrent de colère dans ma gorge, m'a chamboulé et troublé dans mon quotidien jusqu'à faire même naître des interrogations dans ma tête alors que j'avais reposé le livre. Je ne parlerai pas ici de coup de cœur mais bien de coups au cœur, car ce roman est tellement violent qu'il est important de le lire et qu'on a envie de continuer à suivre Leon dans sa vie, avec une fin qui n'est certes pas un Happy End mais comment en serait-il autrement dans ce quotidien où il vit? Il faut faire avec comme on dit, et être courageux. Bref, je ne vais pas vous parler plus longuement de ce récit qui, vous l'aurez compris, m'a convaincu de la première à la dernière page, avec une narration externe à l'histoire car être dans la tête d'un enfant de 9 ans n'est pas facile pour comprendre la complexité de cette situation, avec une écriture rythmée, douce et en même temps vraisemblable. Lisez-le, laissez lui sa chance et découvrez la vie de Leon, une vie dont vous ne ressortirez pas indemne.

Note : 18/20