3.20.2019

La proie de Philippe Arnaud


PHILIPPE ARNAUD
La proie
EDITIONS Sarbacane (Exprim') - PARU EN 2019 - 300 PAGES

Une héroïne flamboyante : Anthéa, happée dans l’enfer de l’esclavage domestique et déterminée à reconquérir sa dignité… Anthéa sent si souvent qu’il faudrait fuir. Fuir les manœuvres des garçons que sa beauté fascine. Fuir les humiliations de l’école, la violence des adultes. Et ce couple de Blancs qui veut l’emmener avec elle en France, si loin du Cameroun… sont-ils vraiment la chance qu’imaginent ses parents ? En vérité, Anthéa ne demandait rien d’autre que vivre chez elle, dans son pays. Travailler la terre, conter aux enfants les histoires de son village, rire avec Diane du monde des adultes. Quand l’étau se resserre, il ne lui reste plus pour l’aider à survivre – et à se battre – qu’une ombre familière dans ses rêves. Et le souvenir d’un garçon qui l’aimait.

Ma chronique :

Cela fait maintenant plusieurs ouvrages que Philippe Arnaud m’envoûte avec ses histoires autour de l’Afrique et ce nouveau roman n’a pas échappé à la règle et « envoûter » est peu dire… Anthéa est une jeune fille heureuse, elle vit entourée de sa famille et ses amis dans un village camerounais et elle s’y épanouie avec le sourire. Mais malheureusement, Anthéa est mauvaise à l’école, elle a beau essayer, elle angoisse et ne comprend rien à ce que le maître raconte… Elle aide donc sa maman au marché dès qu’elle le peut, également à la maison avec ses frères et sœurs, plutôt que de s’enfermer dans une classe toute la journée. Un beau jour, une dame blanche apparaît au marché, et cela pendant plusieurs semaines, le mardi, jour où Anthéa est présente. Au fil des semaines, elle noue des liens avec cette étrangère qui lui parle de la France et de ses promesses d’avenir. Comment ne pas y résister ? Mais tout n’est pas toujours aussi idyllique que l’on le pense, surtout lorsqu’on met sa vie entre les mains d’étrangers… J’ai commencé cet ouvrage sans en attendre quelque chose de particuliers, je me suis très vite immergée dans la vie d’Anthéa qui est une jeune fille si douce et attentionnée à laquelle on s’attache très vite, ainsi que sa famille. Sa région est riche d’une culture bien différente de la nôtre, très intéressante à lire et donc à découvrir, on se plaît à se balader dans ce village, pied nu dans la terre, au milieu des chants et des contes. De fil en aiguille, Anthéa grandit, ouvre les yeux sur le monde et surtout change d’horizon… L’enfance disparaît, la dureté de la vie, l’injustice du racisme, la solitude, une multitude d’émotions que je ne pensais pas croisées de façon si violente m’ont submergées et touchées en plein cœur. Un roman coup de poing qui m’a broyé les entrailles, qui m’a coupé le souffle et qui m’a fait serrer les mains. Derrière cette couverture pleine de promesse de liberté, vous allez découvrir avec les mots d’Anthéa, une réalité difficile à regarder sans vouloir se lever et protester, des sujets tabous abordés avec brio pour s’adresser à la jeunesse et en même temps de façon interpellante pour marquer les esprits. Ne manquez surtout pas ce roman, laissez Anthéa vous conter son histoire sous la belle plume de Philippe Arnaud, vous parler de son courage pour aider les siens et se battre coûte que coûte.


1 commentaire:

Merci pour ta réaction littéraire !